Le Conseil d'État sous le régime de Vichy

Le rôle du Conseil d'État sous l'Occupation et sa responsabilité dans la persécution des Juifs français durant la Seconde Guerre mondiale est un sujet complexe et controversé comme tout ce qui touche à la sombre période de l'État français du régime de Vichy totalitaire et collaborationniste instauré par Pétain et Laval.
Durant l'Occupation:
La première loi concernant concernant les Juifs est celle du 3 octobre 1940 "portant statut des Juifs" qui précède d'un jour la "loi relative aux ressortissants étrangers de race juive".
Sous le régime de Vichy, le Conseil rallie le nouveau régime: un seul conseiller a refusé de prêter serment au maréchal Pétain mais le fera par la suite. Le Conseil d'État a refusé d'annuler les lois antisémites de Vichy, bien qu'il ait reconnu leur caractère discriminatoire.Il a ainsi pu, avec l'avis de la commission ad hoc du statut des Juifs, interne au Conseil, instaurer une présomption de judéité, qui n'était pas exigée par la loi du 2 juin 1941 sur le statut des Juifs. De plus, il établit que la charge de la preuve de la « non-appartenance à la religion juive » incombe aux individus présumés juifs. Il a validé l'application de ces lois, contribuant ainsi à leur mise en œuvre et à la persécution des Juifs.
 À l'issue de la guerre, dix-sept membres du Conseil d'État sur 120 font l'objet de mesures d'épuration. Cependant, il a également pris quelques mesures pour protéger les Juifs, comme l'annulation de l'exclusion des Juifs de la fonction publique.
Après la guerre:
Le Conseil d'État a longtemps nié sa responsabilité dans la persécution des Juifs. Ce n'est qu'en 2009, avec l'arrêt Hoffmann-Glemane, qu'il a reconnu sa responsabilité pour la déportation des Juifs étrangers. Il a cependant refusé d'indemniser les victimes de ces déportations, arguant que l'État avait déjà réparé les préjudices causés. Le rôle du Conseil d'État durant la Seconde Guerre mondiale est toujours débattu aujourd'hui. Certains le condamnent pour sa collaboration avec le régime de Vichy et son implication dans la persécution des Juifs. D'autres reconnaissent sa complexité et soulignent qu'il a également pris quelques mesures pour protéger les Juifs.